vendredi 17 juillet 2009

Baisse du moral

Me voici arrivée en milieu Sérère. Tout mes efforts pour apprendre le wolof sont vains. Meme s'ils comprennent le wolof ils insistent pour me parler sérère. Pourquoi? Ils me parlent, me parlent encore et je ne comprends pas. Ils rient. Je ne peux répondre à leur question, et ils ne le comprennent pas. Incompréhension.

Hier, je suis allé dans une famille de 30 enfants, 4 coépouses, sans parler du reste. J'étais la seule toubab et je n'avais pas un moment pour respirer. J'avais juste la désagréable impression d'etre une poupée, leur poupée. Manges, assieds toi, bois.... Je me suis retrouvée en costume sénégalais. Je commence à perdre mon identité. Une tres mauvaise journée. Je perds mes repères, j'ai un besoin urgent d'occident.
J'étouffe. J'étouffe dans la chaleur, dans les salutations musulmanes à rallonge. Je ne comprends pas. Je me retrouve au milieu de deux mondes sans savoir où aller. Je me sens seule et incomprise. Mais il me reste encore 2 mois. Je me dis que c'est une mauvaise étape à passer. Je m'imagine déjà dans l'avion comme un soulagement. Mais je ne dois pas penser ça, je dois avancer. Je remercie alors Zellidja qui à la question, qu'est-ce que je fais là? me donne une réponse. J'arrive à avoir un objectif dans un monde sans repères et dans mon identité qui s'efface au lieu de s'affirmer. Vivement dans 2 ou 3 semaines et je me sois adaptée et que le choc culturel diminu.

Ce qui est étrange, c'est qu'au lieu de me sentir grandir et m'affirmer je me sens disparaitre. Je me nois dans un océan qui n'est pas le mien. Dans un panier de raisin. Le raisin flotte, le citron coule. Je ne sais pas si c'est une étape, un sale moment. Il y a trop de choses que je comprends pas pour évoluer dans ce milieu. Et je ne les comprendrais jamais car je ne serai jamais africaine. Je serai toujours la toubab que les gamins gueulent dans les rues. Je n'aime pas ce mot. Je n'en peux plus de l'entendre sans cesse. J'ai l'impression d'etre une marchandise qui se ballade dans la rue. Comment veux-tu repenser et affirmer ton identité quand ton seul nom est toubab, quand seul ta couleur de peau écrit tout un dialogue. C'est dur de se détacher, de se distinguer. A l'heure actuelle je dirai que c'est impossible. Je suis un citron dans un panier de raisin. Un citron qui essaye de se presser mais l'acidité est là, irritante et terrible.

Les photos : ça ne marche pas.

2 commentaires:

  1. Allez courage ma grande ! C'est tout a fait normal ce que tu ressens.. Je pense que n'importe qui partant en voyage dans un pays ou est la culture est si différente se retrouve rapidement perdu ! C'est comme pour tout, il faut une période d'adaptation ! Et puis tu le dis toi même, c'est juste une mauvaise étape à passer. D'ici quelques jours tu verras tout ira mieux ! Même si je sais que c'est frustrant.. Ce n'est que le début, tu as encore énormément de chose a découvrir, à apprendre, et à faire découvrir ! ;)C'est donnant donnant !

    Gros bisous !!

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  2. Oui Fred a raison le dépaysement est trop important pour que tu t'acclimates tout de suite:
    différence de température, de langue, de religion, de modes de vie... c'est l'Afrique ! bien différente de l'Europe. J'ai l'impression que ça ne s'est pas amélioré depuis que j'y suis allé en 1991, bien au contraire! Le fossé se creuse entre les 2 continents.
    Tiens le coup, tu n'as pas fait toute cette préparation et tant rêvé pour renoncer maintenant. Fais attention à toi. On garde le contact bien entendu!
    Amicales pensées,
    Bernard

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