Ressurection

Aaaaaah! Que d'aventures! Que de péripéties! J'ai touché le fond mais par chance, il y avait un trempoline! Me revoilà sur les devants de la scène. Si je reprends depuis Oussouye. A Oussouye j'ai assisté à un enterrement animiste, c'était saisissant, impressionnant, frappant... Bref tellement mysthique et triste... J'ai bien travaillé sur les Diolas. C'est mon meilleur travail pour l'instant. De Oussouye je voulais repartir sur Kolda mais je me suis retrouvée coincée à ziguinchor à cause d'une grève nationale des transports, comme ça d'un coup et pas de service minimum! Pourquoi? Des chaffeurs de sont fait arretés par des flics maliens, du coup plus un seul transport dans le pays, immobilité totale. Donc j'ai du prendre une chambre d'hotel et déprimer seule par une nuit pluvieuse. Le lendemain matin 5h j'étais à la gare routière et j'étais malade. La blague, toujours la grève. Rien ne bouge. Et là miracle, je rencontre Augustine et ses tantes. Augustine c'est une française d'origine sénégalaise. Elle est prof de français et d'espagnol en Angleterre. J'ai gentillement demander à ses tantes de m'aceuillir chez elles, car je n'avais nulle part où aller. Elles ont accepté et c'était vraiment bien. Enfin j'étais très très très malade à deux doigts d'etre rapatriée. Bref c'était un peu chaud lapin. En plus j'avais laissé mon sac à Kolda, il a fallu payer un taxi clando pour aller le chercher. Bref mic mac pas possible. En plus à cause des retards on s'est retrouvé à traverser la zone sud (pleine de rebelles) en pleine nuit. Je crois que j'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Mais je suis toujours là et j'arrete de prendre des risques, meme si je choisie jamais de les prendre... Donc apres 4 jours de grève on est partis lundi matin à 7h de Dakar (parce que la tante à Augustine connaissait le directeur du garage sinon on serait jamais parti il n'y avait pas assez de voitures!), une petite pièce sous le bureau et nous voilà partis! Arrivée à 16h à Dakar mais je suis descendue de voiture à 21h. Et oui 5h d'embouteillage dans les innondations de Dakar. Les gens avaient de l'eau jusqu'aux genoux. C'était vraiment cahotique. Ils descendaient dans les rues pour protester et reclamer la presence des autorités. Et les autorités qu'est-ce qu'elles font? Elles bloquent les routes... Intelligent... Vous imaginez... Bref!

Je réside actuellement dans un immeuble militaire d'un confort similaire à nos logements sociaux, et bizarrement ça me parait luxueux! En plus juste en bas il y a une boulangerie patisserie miam miam. La vue de l'appart donne sur la mer! Et de l'autre coté c'est la rue principale où il y a tout bref génial!

Hier j'ai été au musée l'IFAN. J'ai joué au chat et à la souris avec le garde pour prendre des photos. Pas moyen que je reparte sans photo, ce musée je l'attendais trop! Hier j'ai aussi été à l'institut de l'ifan rencontrer le directeur. J'étais trop impressionnée. Moi, petite nantaise de 18 ans dans le bureau du directeur de l'Ifan, wahou! Du coup ce matin j'ai décroché un rendez vous avec un archéologue. Il m'a donné toute une bibliographie pour mon étude et m'a encouragé. Il a vécu ce que je suis en train de vivre. Il comprend que c'est extrement difficile, irritant, desesperant, dégradant parfois... Je vis des choses pas du tout évidentes. Il m'a dit que c'est au retour que j'apprecierai cette experience à sa juste valeur. Pour l'instant je suis dans le ressenti, l'instant présent. J'ai du mal à me détacher de mes sentiments. La peur, la souffrance, la pitié, la tristesse, la joie... Tout est brut. Mais j'ai une motivation et une ambition qui dépassent toutes les limites. Cet archéologue m'a conseillé sur mes choix d'options pour l'année prochaine. On garde contact, il va venir à Aix dans les deux années à venir. Pourquoi Aix? Parce que les archives de Aix sont connues pour ses sources sur le Sénégal. Belle coincidence. Je crois que je connais déjà le sujet de ma thèse...

Il me reste Kedougou et Matam. Départ la semaine prochaine surement.

Biz à tous!